Table Of ContentRECHERCHES SUR
LE LIBRO DE BUEN AMOR
Félix LECOY
RECHERCHES
SUR
LE LIBRO DE BUEN AMOR
de Juan RUIZ
Archiprêtre de Hita
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE 9
INTRODUCTION •. 13
Chapitre Préliminaire 21
PREMIÈRE PARTIE
LA TRADITION DU TEXTE
Chapitre Premier. —• LES MANUSCRITS 37
I. — Leur contenu 38
II. — Leur valeur relative 42
Chapitre II. — LA VERSIFICATION : I. LA CUADERNA VIA 50
I. — Les rimes 51
II. — Tableau des rimes 55
III. — Le compte des syllabes 62
Chapitre III.— LA VERSIFICATION : II. LES FORMES LYRIQUES. ... 83
I. — Les formes syllabiques 84
II. — Les deux Passions 87
III. — Les formes acoentuelles 88
. IV. — Pièces douteuses 93
V. — Conclusion.. 97
Chapitre IV. — LA LANGUE 99
DEUXIÈME PARTIE
LES SOURCES DU POÈME
Chapitre V. — JUAN RUIZ FABULISTE .. 113
;
I. •— Les fables ésopiques' 114
II. — La tradition orientale 137
III. — Les « contes d'animaux » 146
374 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre VI. — JUAN RUIZ CONTEUR 150
I. — Les contes moraux ou « exempla » 150
IL — Les contes à rire 157
III. —• Les contes érudits 160
Chapitre VII. — LES DÉVELOPPEMENTS MORAUX ET THÉOLO
GIQUES 172
I. — Les sept péchés capitaux et les armes du chrétien.. 172
II. — La croyanee à l'astrologie 188
III. — Le développement sur la confession, 194
IV. — Les imprécations contre la mort 200'
Chapitre VIII. — L'INSPIRATION GOLIARDIQUE 213
I. — La journée du clerc amoureux 214
IL — La Consultatio sacerdotum 229
III. — La toute-puissance de l'argent 237
Chapitre IX. — LE TRIOMPHE DE L'AMOUR 244
I. — Le combat de don Carnal et de dofta Quaresma... 245
II. — Le cortège de l'Amour 252
III. — La discussion entre les sujets de l'Amour 264
IV. — La tente de l'Amour 270
V. — Conclusion 287
Chapitre X. — L'INSPIRATION OVIDIENNE 289
I. — L'art d'aimer 290
II. — Le Pamphilus de amore 307
CONCLUSION 329-
NOTE ADDITIONNELLE , 365
INDEX DES OUVRAGES les plus fréquemment cités au cours de cette
étude 369
A Monsieur Mario ROQUES
Hommage de reconnaissance et d'affection
PRÉFACE
Le travail suivant n'a pas d'autre ambition que de faire pénétrer plus
avant dans la connaissance d'un des textes les plus remarquables du
Moyen Age espagnol, le Libro de Buen Amor de l'Archiprêtre de Hita.
Ce texte, en dépit de son intérêt, a été jusqu'ici quelque peu négligé.
Sans doute peut-on grouper dans une bibliographie un nombre assez
considérable d'articles traitant de points de détail ou considérant l'œuvre
d'un point de vue particulier. Mais l'ensemble n'a jamais été soumis
à une enquête systématique, sauf dans le livre de Puyol y Alonso, déjà
ancien et dont la méthode manque un peu de rigueur.
Le but que nous nous sommes proposé est modeste. D'une part nous
n'avons envisagé que notre texte, restreignant ainsi notre champ d'étude
afin de l'éclairer, autant qu'il était en notre pouvoir, d'une lumière
plus vive. Nous n'avons considéré lès œuvres contemporaines, espa
gnoles ou étrangères, que dans la mesure où elles nous permettaient de
reconstituer un ensemble dont notre texte faisait partie. Dans ce cas,
nous n'avons pas hésité à alléguer et à réunir le plus grand
nombre de témoignages possible. En réintégrant l'œuvre de VArchiprêtre
dans le grand concert littéraire et moral du Moyen Age, nous espérons
en mieux faire comprendre la portée et surtout la véritable originalité.
Peut-être la conception que s'étaient forgée de notre auteur certains
critiques, tels que Cejador, par exemple, souffrira-t-elle quelque peu des
résultats auxquels nous sommes parvenu. Mais je ne pense pas qu'un
véritable artiste ait rien à perdre, quand on détruit de lui les portraits
trop bien intentionnés, répandus par des admirateurs dont le sens cri
tique n'est pas toujours à la hauteur du zèle. A quoi bon employer les
termes de géant des lettres, de colosse de la poésie, de démiurge de la
littérature, à quoi bon épuiser toutes les ressources de la comparaison,
vider l'arsenal de la rhétorique, pour présenter un écrivain, dont on se
dispense d'analyser au préalable la culture, les modèles, les procédés et la
personnalité — seul véritable hommage que réclame le talent, et même le
génie. Malheureusement, Juan Ruiz n'est pas l'unique poète, la litté-
10 PBÉFACE
rature espagnole l'unique domaine, où se pratique ainsi l'admiration
par provision et où l'on s'imagine trop facilement que le point d'excla
mation remplace avantageusement la note explicative.
D'autre part, nous nous sommes abstenu le plus possible a"apprécia
tions ou de jugements proprement littéraires. Non pas que nous consi
dérions inutiles et vains les efforts que l'on peut tenter dans ce sens.
On trouvera à la bibliographie l'indication de deux articles de
MM. L. Spitzer et F. Weisser, tout à fait intéressants à cet égard,
même si leur interprétation des faits est parfois contestable. Mais
nous avons voulu plutôt réunir les éléments qui permettront de juger,
que juger nous-mêmes. Trop d'affirmations contradictoires ont été émises
sur le Libro de Buen Amor, pour qu'on n'essaye pas une bonne
fois de vider le procès. Les uns ont vu dans VArchiprêtre un poète
érudit et savant, d'autres Vont considéré comme un homme sans
culture, ou d'une culture tout au plus médiocre ; les uns ont cru
que son œuvre était tout entière originale, jaillie du plus profond
et du plus intime de son âme, produit d'une imagination puissante
et inépuisable ; d'autres ont été tentés de n'y voir qu'un continuel
plagiat d'œuvres françaises, une adaptation, bien pâle à côté des
originaux, de certains succès de la littérature d'outre-monts. La
réalité, comme bien on pense, n'est pas aussi simple; nous ne sommes
pas les premiers à l'avoir vu, sans doute. Mais nous espérons avoir
tracé avec plus de précision qu'on ne l'a fait jusqu'ici les limites
au delà desquelles les jugements rapportés ci-dessus sont gratuits et sans
fondement.
Notre travail se divise en deux parties. Dans la première, notre
enquête porte sur les conditions matérielles où se présente le texte :
rapport des manuscrits, valeur respective de leurs recensions, langue de
l'auteur, étude de la versification. La seconde partie envisage successive
ment les différents éléments dont se compose l'œuvre. Après avoir
pratiqué dans l'ensemble un découpage, peut-être un peu arbitraire mais
commode, nous avons rapproché les morceaux qui relèvent de la même
inspiration ou d'une inspiration semblable, et nous avons essayé de
reconstituer le milieu culturel et moral qui leur a permis de voir le
jour. Quels textes avait lus notre auteur ? Lesquels étaient présents à sa
mémoire, quand il composait P Lesquels, au contraire, ne lui apparais
saient plus que sous la forme de réminiscences vagues et déformées ?
A quelle mode littéraire sacrifie-t-il P Quel lieu commun aborde-t-il,
et à la suite de quels modèles P Comment, à l'aide d'anciens matériaux,
élève-t-il un édifice nouveau P Quelle part lui revient dans l'agencement
inattendu ou la combinaison originale d'éléments déjà souvent mis en
œuvre par ses prédécesseurs ? Voilà les questions que nous nous sommes
posées. Y avons-nous toujours répondu avec la rigueur et la précision
désirables P En tout cas, nous avons fait de notre mieux, souhaitant,
Description:Les deux Passions. 87. III additions par son auteur lui-môme en 1343, le Libro de Buen Amor . translated into English verse by Elisha Kent Kane, New-York, .. du loup, elle a tiré profit du sort de ses compagnes imprudentes ;.