Alger 1930-1960. Clara Alvarez Do

15 Pages·2012·0.24 MB·French

Les villes maghrébines à l’époque coloniale : urbanisme, architecture, patrimoine (XIXe-XXe siècles).
Contribution, par l’archive, au renouveau de l’historiographie
Deuxième rencontre scientifique – IRMC
10-11 février 2012
Hôtel Sidi Bou Saïd - Sidi Bou Saïd

  Résumés des contributions

Boussad Aiche
 Des cités indigènes aux cités de recasement : Alger 1930‐1960. 
À Alger, les municipalités qui se succèdent dès la fin des années 1920, ne consacrent que 
quelques projets à l’habitat indigène. Restée à l’écart de la politique du logement social qui 
profite essentiellement aux européens, la population autochtone subit cette crise de plein 
fouet. 
Abdenour Tamzali, l’un des représentants musulmans du conseil municipal d’Alger, dénonce 
cet  état  de  fait  et  déclare  que  sur  « les  15.000  logements  à  l’usage  des  contribuables 
européens, les indigènes par la grâce du centenaire ont eu en tout, et non sans peine 64 
logements (…) »1. 
En effet, soucieuse de faire bonne figure, l’administration lance en 1929 la première cité, à 
l’emplacement des anciennes fortifications de la Casbah d’Alger. Elle est inaugurée l’année 
suivante à l’occasion de la célébration du Centenaire. Si l’enjeu politique de cette célébration 
a accéléré sa réalisation, il n’en sera pas de même pour les cités du Climat de France et du 
Clos Salemebier, qui resteront longtemps au stade de projet.  
Lancées  en  1934,  il  faudra  attendre  1953,  juste  avant  le  déclenchement  de  la  guerre 
d’Algérie, pour qu’ils soient réalisés, sous la municipalité de Chevallier.  
Les enquêtes sur l’habitat indigène lancées dès le début des années trente par le Journal 
Général. Travaux publics et du bâtiment dévoilent la précarité et l’ampleur du problème. En 
croisant ces informations avec les fonds disponibles aux archives Nationales d’Algérie, il est 
possible d’apporter des éléments nécessaires et des informations parfois inédites, pour la 
compréhension du rôle joué par les différents acteurs, dans la production des cités indigènes.  
Au‐delà du dessein de ces cités, la principale question qui traverse cette réflexion porte ainsi 
sur la façon dont le contexte (social, politique et culturel) influe sur la production du cadre 
bâti, dans le but d’éclairer mais aussi d’évaluer l’impact des savoirs locaux. 

Clara Alvarez Dopico
 Élie Blondel, le Bernard Palissy africain. Tradition et rénovation dans la 
céramique tunisienne d’époque coloniale. 
À l’aube du XXe siècle, l’artisanat tunisien est plongé dans un processus de décadence et, parmi 
les arts décoratifs, la céramique est sur le point de disparaître après la fermeture des poteries 
de  Qallaline,  dans  le  faubourg  nord  de  la  médina  de  Tunis.  L’intérêt  tant  artistique 

1 Archives nationales d’Algérie, IBA HBM, carton 090. Extrait du registre de délibérations du conseil municipal, 
séance du 24 octobre 1930.
Sous la responsabilité de Charlotte Jelidi

qu’économique  de  cet  artisanat  suscite  des  réactions  au  sein  de  l’Administration.  Il  est 
question ici des opinions personnelles et des volontés individuelles, de la prise de conscience 
de la valeur de l’artisanat tunisien, et des actions et des mesures de protection adoptées par 
l’Administration  qui  conforment  une  véritable  politique  pour  les  arts  décoratifs,  plus 
exactement pour la céramique tunisienne. Il me semble intéressant d’encadrer cette politique 
dans un contexte plus vaste, celui du mouvement européen de renouveau des arts décoratifs, 
mais aussi dans le contexte des actions menées en Algérie et au Maroc à cette époque. 
La revitalisation des arts indigènes passe par la nécessaire récupération d’une tradition qui 
disparaît. Mais l’Administration ne se contente pas de réactiver la production locale tout 
simplement mais de la reconduire et de la substituer pour récupérer ce qui est appelé « la 
tradition ». Ce sont des industriels qui s’approprient de cette mission de récupération de la 
tradition ; même si cette mission est soutenue, guidée et participée en partie par les Services 
français. Trois industries, aux motivations, aspirations et conceptions très différentes sont 
fondées entre deux siècles en Tunisie.  
Et parmi ceux qui se lancent dans cette aventure sans doute le cas le plus intéressant est 
celui de l’architecte français Élie Blondel. Je me propose ici de mettre en valeur l’histoire de 
son projet artistique. En 1897, Blondel ouvre à Bab Saadoun un petit atelier de céramique, 
La Poterie Artistique. Ce « Bernard Palissy africain », en reprenant le qualificatif de la presse 
tunisienne de l’époque, ne semblait pas voué à la postérité. Mais la documentation d’archive 
nous révèle un personnage et surtout un projet artistique fort intéressants. Malgré le peu de 
moyens et la simplicité de son atelier, le projet d’Élie Blondel se révèle beaucoup plus 
ambitieux que celui de ses concurrents. Acteur secondaire des industries d’art en Tunisie 
entre deux siècles, Blondel conceptualise néanmoins la récupération de la tradition, produit 
la céramique historiciste de la première décennie du siècle et établit en quelque sorte la 
base des études postérieures sur la céramique tunisienne. 

Leïla Ammar
 Sousse, le tracé de l’avenue de la Quarantaine, genèse et construction de 
la ville neuve (1884‐1904).  
À Sousse, ville siège d’un contrôle civil et d’une commune à partir de 1884, on assiste à la 
naissance des premières implantations militaires dès 1881‐1882 et à celle d’une ville nouvelle 
dès 1884‐1885 juxtaposée et séparée de la médina par les boulevards qui l’entourent. C’est à 
la genèse de cette ville nouvelle mais aussi aux impacts et aux transformations de la ville 
ancienne  de  1884  à  1904  que  se  consacre  cette  recherche  qui  s’appuie  sur  les  sources 
cartographiques et iconographiques essentiellement et sur le dépouillement de la presse 
locale de cette période. Rares sont les travaux qui ont pris pour objet l’histoire urbaine et 
l’histoire de la forme urbaine à Sousse durant la période coloniale. Ils existent pourtant et 
forment un canevas d’études historiques éparses dans divers domaines scientifiques. Les 
sources pour l’histoire urbaine de Sousse demeurent cependant bien lacunaires, les archives 
municipales de ont été en grande partie détruites dans les années 1970 et ce qu’il en reste a 
aujourd’hui  été  dispersé.  Cependant,  il  existe  des  sources  cartographiques  et 
iconographiques : les plans édités par les guides de voyageurs au début du XXe siècle, des 
cartes postales et vues anciennes de la ville. De même nous est parvenu un rapport de mission 
d’officier du génie militaire en exercice à Sousse durant les années 1884‐1885 fort instructif. 
2
C’est à ces documents que nous nous intéresserons ici ; nous les croiserons avec les sources 
écrites, pour retracer l’histoire de la forme urbaine de la ville de Sousse de 1884 à 1904. Cette 
période de 20 ans a vu advenir bouleversements politiques, sociaux et économiques mais 
aussi résistances et permanences. Pour les mettre en lumière nous interrogerons le plan des 
formes urbaines (premiers tracés et lotissements), les techniques mises en œuvre, les modèles 
urbanistiques et les enjeux spatiaux et urbains. Que donnent à lire les anciennes cartes de la 
ville, dont  les  premières  sont  dressées  en  1881 ?  Que  nous  disent‐elles  des  premières 
transformations de la ville, la genèse de la ville neuve à travers le tracé décisif de l’avenue de 
la Quarantaine ? Comment s’est déroulée la confrontation entre la ville ancienne et la ville 
neuve aux premiers moments de l’implantation du noyau moderne ? Autant de questions 
auxquelles nous tenterons ici d’apporter une réponse. 

Myriam Bacha
 La  gestion  patrimoniale  de  la  médina  de  Sfax  pendant  le  Protectorat : 
négociations et compromis. 
Dans cette étude, nous reviendrons sur les politiques patrimoniales développées pendant le 
protectorat par le Service des antiquités et des arts, pour sauvegarder les villes anciennes du 
pays,  en  replaçant  ses  initiatives  dans  l’histoire  du  développement  des  grands  centres 
urbains de l’époque coloniale. Pour ce faire, nous nous focaliserons sur le cas de la ville de 
Sfax, composée d’une médina ceinte de fortifications héritées de l’époque médiévale et 
moderne,  et  d’une  cité  contemporaine  la  jouxtant,  qui  s’est  progressivement  élevée  à 
l’époque  coloniale.  Dans  ce  travail,  nous  verrons  comment  cette  histoire  urbaine  et 
patrimoniale est le fruit d’âpres négociations et de compromis entre les acteurs de la société 
civile locale, les différentes administrations centrales et municipales chargées, d’une part, de 
protéger les ensembles historiques et, d’autre part, d’aménager les villes.  
Dans les années 1920, le directeur du Service des antiquités et des arts, qui met en place 
depuis quelques années une politique de protection des plus grandes médinas du pays, 
souhaite protéger l’ancienne ville de Sfax, dont les remparts sont particulièrement bien 
conservés. Or, son service ne peut initier aucune mesure de protection en faveur de ces 
fortifications tant qu’elles relèvent des autorités militaires. Quand ces dernières décident, en 
1925, d’abandonner leur mainmise sur ces fortifications, aucune administration municipale 
ni centrale ne souhaite hériter de la gestion de ces remparts dont l’entretien grèverait leurs 
budgets. Pourtant, ce changement de statut est considéré par les différentes parties comme 
l’occasion de concrétiser un plan d’aménagement urbain. Quant au Service des antiquités, il 
milite pour que soit instituée une zone non aedificandi, préservant à la fois les murailles 
mais aussi leurs abords. Si le conseil municipal de Sfax finit par accepter que la gestion des 
fortifications lui soit confiée, la question de la limite de la zone non aedificandi reste l’objet 
de discussions entre la municipalité, soumise aux pressions des investisseurs, et le Service 
des antiquités. C’est la résidence générale qui, fortement influencée par Poinssot, fera 
aboutir  en  1929  le  classement  en  zone  non  aedificandi,  après  plusieurs  années  de 
négociations. 
Entre temps, Louis Poinssot fait promulguer en 1925 un autre décret établissant une zone de 
protection sur une grande partie de la médina de Sfax, grevant ainsi de servitudes la vieille 
cité. Conçu dans l’esprit des décrets établissant des périmètres de protection à Sidi Bou Saïd 
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Sous la responsabilité de Charlotte Jelidi

et surtout à Tunis, celui de Sfax est extrêmement contraignant pour les habitants qui sont, 
entre autres, obligés de construire des architectures conformes à l’esthétique environnante ‐
au demeurant très mal définie par le texte‐ ou encore de ne pas surélever le bâti. L’objectif 
affiché par ce décret, de ne pas dénaturer l’esthétique de la vieille ville, rencontre l’hostilité 
de la population locale qui met tout en œuvre pour assouplir ce règlement et faire plier le 
Service des antiquités. C’est ainsi qu’en 1932, le premier décret est modifié pour répondre 
aux attentes de la population, chaque partie ayant été contrainte d’accepter des compromis.  
Quelques exemples témoignent des mesures que le Service des antiquités est contraint 
d’accepter alors que ses relations avec la municipalité de Sfax sont de plus en plus placées 
sous le signe de l’affrontement. À plusieurs reprises, le Service est obligé d’accepter que 
l’enceinte soit percée de portes modernes pour faciliter l’accès de la population à l’intérieur 
de  la  médina.  Il  n’a  plus  alors  qu’à  intervenir  sur  les  choix  esthétiques  de  ces  portes 
modernes.  C’est  ainsi  que  le  Service  des  antiquités,  affaibli  dans  l’échiquier  des 
administrations coloniales, tente de maintenir sous perfusion une cité ancienne que les 
usagers souhaiteraient voir évoluer au gré des impératifs de la vie moderne. Jusqu’à la fin du 
protectorat, la médina et ses fortifications sont ainsi menacées par les projets urbains de la 
municipalité qui considère pourtant, de façon quelque peu paradoxale, qu’il est nécessaire 
de sauvegarder la vieille cité pour développer le tourisme.  

Vittoria Capresi
 Les interventions urbaines et architecturales italiennes dans les centres 
mineurs en Libye.  
La  recherche  propose  d’approfondir  les  modalités  des  interventions  urbaines  et 
architecturales sur les centres mineurs existants réalisées pendant l’occupation italienne en 
Libye. Seront analysées plusieurs localités situées sur les cotes de la Tripolitaine et de la 
Cyrénaïque pour lesquelles on connait les projets urbanistiques mis en œuvre pendant 
l’occupation  (Zuara,  Zliten,  Misurata,  Homs,  Barce,  Derna,  etc.).  La  période  historique 
concernée s’étend du début de la colonisation en 1911 jusqu’à la fin du colonialisme, 1922‐ 
début du fascisme en Italie‐ recouvrant un rôle très emportant. Nous tenterons notamment 
d’établir  s’il  existe  une  différence  dans  les  solutions  proposées  pour  lutter  contre  les 
problèmes urbains à partir de la prise du pouvoir par Mussolini.  
Les  modalités  de  rattachement  des  villes  nouvelles  sur  (avec,  ou  à  coté)  des  noyaux 
préexistants seront confrontées à travers l’étude des projets, pour mettre en évidence une 
éventuelle modalité commune de rattachement au territoire : à quel niveau et comment les 
projets coloniaux interagissent avec les préexistences locales ? Est‐il possible de voir une 
approche similaire dans plusieurs projets ? Enfin, comment interagie la ville coloniale avec la 
ville arabe ?  
L’analyse générale sera enrichie par un approfondissement de l’étude d’une (ou plusieurs) 
ville(s)  –Derna,  Misurata  ou  Zliten–  documentée(s)  de  manière  plus  détaillée,  selon  la 
disponibilité des sources primaires. L’analyse des centres mineurs ‐qui jusqu'à maintenant 
étaient presque complètement ignorés par la critique, concentrée surtout sur les centres 
principaux de Tripoli et Benghazi‐ peut apporter une nouvelle analyse essentielle de la 
politique coloniale italienne en territoire libyen mise en œuvre avant la Première Guerre 
mondiale mais aussi pendant le fascisme. 

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Hounaida Dhouib Morabito
 La  reconstruction  de  Sfax,  le  dessein  d'une  ville  entre  planification  et 
compromis (1943‐1948). 
Après sa libération en mai 1943, et la fin de l’occupation germano‐italienne, la Tunisie était 
un territoire sinistré. Alors que la France était encore en guerre, c'était une équipe, recrutée 
par l’architecte français, Bernard Zehrfuss, premier grand prix de Rome, qui a formulé les 
projets de reconstruction des villes, parmi lesquelles la ville de Sfax.  
A travers l’étude de cet exemple, il nous sera donné d’examiner les mécanismes et les 
enjeux qui ont dicté l’évolution de la ville et qui ont émergé dans une situation historique 
inédite, placée dans un moment colonial de courte durée, celle de la reconstruction. Face à 
une ville endommagée par les faits de guerre, l’équipe Zehrfuss aspirait à une planification 
fortement influencée par les idéaux d’un urbanisme moderne à prétention scientifique, 
réflexive et critique, dont ils ne comprenaient pas tous les principes et encore moins le mode 
d’application dans une réalité aussi contraignante. 
Leur proposition d’aménagement et d’extension pour Sfax avait été rejetée par le conseil 
municipal et la chambre mixte de commerce et d’agriculture. Ce plan ambitieux avait été 
alors remplacé par une opération de micro‐chirurgie urbaine qui avait pour objet le quartier 
commercial, dont la situation délicate entre la médina et la ville européenne, faisait déjà 
l’objet d’études et de polémiques autour d’entités urbaines opposées. Pour comprendre 
l’échec  de  l’équipe  Zehrfuss  à  Sfax,  différent  de  celui  qu’ils  ont  affronté  à  Bizerte  par 
exemple, il faudrait s’intéresser à une toile de fonds, dans laquelle s’entrelaçaient les actions 
des  parties  prenantes  politique,  administrative,  économique,  technicienne  ‐à  travers  le 
savoir faire de l’architecte et non plus de l’ingénieur‐ mais aussi citoyenne et habitante. Ces 
deux  dernières,  dans  notre  cas,  correspondent  à  la  voix  des  sinistrés,  qui  se  voyaient 
contraints de subir le poids des expropriations en plus de celui des dommages et des pertes 
liés à la guerre.  
Notre propos est de faire le point, d’abord sur la logique des compromis dans la première 
phase de passage du plan d’aménagement à l’étude de quartier, ainsi que les pouvoir et les 
mots qui les incarnent au niveau local, notamment de l’élite sfaxienne, « ceux qui […] sont 
appelés à vivre dans cette ville, ont contribué à sa création, à son extension et connaissant 
bien sa situation »2. La deuxième phase, celle de la réalisation du quartier met en lumière 
une catégorie différente d’acteurs : les sinistrés de guerre mais aussi les représentants des 
instances  religieuses  qui  ont  réussi  à  obtenir  la  concession  de  lots  domaniaux  afin  de 
reconstruire des lieux de culte dans les immeubles projetés, donnant ainsi naissance à des 
formes architecturales inédites, dont la mosquée Sellami occupant deux étages consécutifs, 
est une illustration représentative. 
D’une manière générale, il ressort à travers l’observation de ces deux phases, des ruptures 
qui se creusaient toujours davantage entre les décideurs et les concepteurs d’un côté et les 
citoyens de l’autre. Le contexte de la reconstruction faisait émerger par ailleurs un décalage 
entre un discours favorisant l’individu et la question sociale dans la manière de penser la 
ville  et  une  subordination  des  intérêts  particuliers  face  à  des  visions  d’ensemble  qui 
imposaient beaucoup de sacrifices aux citoyens, pour le bien desquels les villes tunisiennes 
étaient censées évoluer. 

2 Archives municipales de Sfax, documents non classés, Lettre adressée par le délégué de la commune de Sfax 
au secrétaire général du gouvernement, Sfax, 8 mai 1944, p. 4.
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Sous la responsabilité de Charlotte Jelidi

Nadir Djermoune
 De l’espace perspectif à l’espace moderne dans la production urbaine et 
territoriale d’Alger aux XIXe et XXe siècles.
L’objectif de cette recherche est de présenter deux aménagements situés à deux moments 
et dans deux espaces différents de la ville d’Alger. Tout d’abord, l’aménagement de l’actuelle 
place Port Said (ex‐place Bresson) et du boulevard « Ourida Meddad » (ex‐Gambetta) qu’elle 
prolonge au niveau de l’ancienne porte Sud de l’ancienne ville, Bab‐Azzoun, qui prend un 
statut de paradigme dans la mise en forme urbaine et architecturale du XIXe siècle. Puis, 
l’aménagement du terrain de « champs de manœuvre » (actuelle 1° mai) qui montre avec 
éclat  l’émergence  d’un  nouvel  espace  radicalement  différent  dans  son  expression 
architecturale et urbaine, et marque le passage du XIXe au XXe siècle.   

Ils résument à eux seuls l’aventure morphologique et structurelle de la ville algérienne 
durant les deux derniers siècles. A travers leur étude, il s’agit surtout d’attirer l’attention sur 
une histoire urbanistique sur la longue durée, permettant de s’intéresser à ces périodes de 
la  ville  algérienne  en  replaçant  des  éléments  factuels  à  l’intérieur  d’un  long  processus 
typologique nourri par un cadre théorique et des courants doctrinaux et contribuer ainsi à 
une meilleure connaissance du parc urbain d’Alger et de son histoire. 

François Dumasy
 La grande destruction d’Alger. Logiques et acteurs de la politique urbaine 
à Alger au début de la colonisation française (1830‐1848). 
La prise d’Alger par le corps expéditionnaire français en juillet 1830 a débouché rapidement 
sur une politique d’accaparements et de destructions d’immeubles qui a touché en deux ans 
environ un quart de la ville, malgré les engagements formels pris lors de la reddition sur le 
respect des propriétés. Peu connu, ce bouleversement a le plus souvent été vu comme 
l’effet d’une mentalité prédatrice, sans que ses mécanismes, ses conséquences et les acteurs 
de ce processus ne soient cependant étudiés. Or il intervient au moment même où se posent 
à la fois, en France, la question des droits de l’État sur les expropriations, face à la sacralité 
proclamée de la propriété privée, et celle de la compétence et des responsables de la 
politique à suivre dans les colonies, dont l’Algérie.  
En interrogeant la façon dont les accaparements et destructions sont opérées et justifiées 
par  les  différents  acteurs,  il  s’agit  donc  de  repenser  la  façon  dont  se  construit 
progressivement des champs de compétence qui conduisent peu à peu à l’élaboration d’une 
pratique coloniale axée sur le rapport à la propriété, qui vise à faciliter l’implantation de 
propriétaires  européens.  D’un  autre  côté,  il  s’agit  de  voir  comment  cette  modification 
radicale du paysage urbain et du rapport à la propriété contribue à créer un nouveau rapport 
politique entre propriétaires, usagers et pouvoir colonial, conduisant à la reformulation des 
normes sociales et des codes de conduite au profit d’une délégitimation de la société 
autochtone. 
Le premier objectif de cette communication est de quantifier et dater les transformations de 
la ville d’Alger, en soulignant tant l’absence de cadre juridique que la place croissante de 
6
l’initiative privée, qui débouchent de facto sur la disparition des normes antérieures sur la 
valeur et l’utilisation des biens immeubles. 
Il s’agit ensuite de s’interroger sur les modalités d’énonciation par lesquelles les différents 
acteurs  tentent  de  mobiliser  les  ressources  politiques  (notamment  l’assentiment  du 
gouvernement  central  et  l’opinion  publique  française)  et  juridiques  en  leur  faveur.  En 
rattachant leur action à des principes généraux de politique publique, ceux‐ci dessinent en 
effet les contours de différentes visions de la politique coloniale en général, et de politique 
urbaine en particulier. L’absence de position clairement définie du gouvernement français, 
puis l’intervention du Parlement en 1834, conduisent en effet au déploiement de stratégies 
discursives qui reflètent les questionnements sur les villes de métropole au même moment. 
Cela  doit  nous  conduire  enfin  à  étudier  l’impact  de  cette  politique  sur  la  population 
algéroise. La contestation de cette politique par une partie de l’élite algéroise, ainsi que 
l’exode d’une grande partie des habitants, modifient le rapport à la ville et la structure de la 
société locale. Elles génèrent des dynamiques propres, non réductibles à la seule action des 
autorités militaires, qui conduisent à repenser les catégories de la société urbaine et la 
valeur des biens, notamment des habous. 

Christophe Giudice
 Pour une histoire ordinaire de la ville maghrébine.  
Le  programme  initié  par  Charlotte  Jelidi  propose  de  renouveler  l’histoire  urbaine  du 
Maghreb  colonial  par  l’exploitation  d’archives  autrefois  ignorées  ou  délaissées.  La 
précédente session a démontré tout l’intérêt qu’il y avait à exploiter les documents produits 
par les services techniques des municipalités et de l’administration coloniale. L’élaboration 
d’une histoire urbaine qui soit à la fois architecturale et sociale devenant envisageable. 
L’emploi de cette documentation dans une démarche micro‐historique et prosopographique 
permet de dresser les contours précis des acteurs institutionnels et privés de la création de 
la  ville.  Ces  agents  de  la  production  urbaine  apparaissant  dans  leurs  dimensions 
professionnelles, technologiques, artistiques, financières et sociales.  
L’assemblage  des  itinéraires  individuels,  professionnels  et  familiaux,  d’architectes, 
d’entrepreneurs, de propriétaires ou de locataires rend possible d’isoler la mécanique de la 
fabrique des espaces urbains maghrébins. Lors de la précédente session, les débats ont 
souligné l’importance de l’apport de ces sources dans la construction de cette histoire 
urbaine,  mais  nous  devons  également  prêter  attention  à  leurs  limites.  Ces  sources  ne 
rendent compte que de l’exceptionnel, du particulier et non du commun, du banal. Dans ce 
cas, il devient difficile de descendre au plus bas dans l’échelle sociale des bâtisseurs de la 
ville : ces derniers n’apparaissant pas.  
C’est pourquoi, je propose d’aborder dans ce programme la question des « sans archive » de 
l’histoire urbaine, des difficultés à rendre compte de la réalité des fabricants ordinaires de 
l’espace urbain. Quelles solutions pouvons‐nous proposer pour contourner cette difficulté et 
inscrire l’analyse des villes du Maghreb colonial dans une histoire urbaine globale. En effet, 
comment exposer la réalité des tacherons, façadiers, ferronniers, carreleurs simples ouvriers 
du bâtiment des villes en milieu colonial ? Comment rendre compte du travail quotidien de 
cette masse d’inconnus ? Comment relater des constructions ordinaires, spontanées de 
Tunis, des surélévations illégales ou non planifiées de Hay Hassani à Casablanca ?  
7
Sous la responsabilité de Charlotte Jelidi

Il existe un grand nombre d’individus et d’espaces absents des archives. Il s’agit alors de 
déceler,  à  travers  d’autres  éléments  apparents,  l’ensemble  de  ces  anonymes  qui  ne 
marquent pas ces archives.  
Cette tache n’est pas aisée, elle nécessite tout d’abord un inventaire précis de l’ensemble 
des documents nous permettant d’écrire l’histoire des villes. Alain Corbin suggérait d’établir 
un  « assemblage  à  partir  de  traces  déjà  existantes,  de  recomposer  le  puzzle  à  partir 
d’éléments  dispersés3 »,  synthèse  des  connaissances  sur  l’urbain,  l’architecture  et  les 
sociétés du monde colonial.  
Ma contribution sera donc de cerner les multiples limites de ces sources, de scruter « les 
silences » de la masse archivistique pour y déceler les interstices de parcours ordinaires4. Si 
les sources orales apparaissent comme une solution pour aborder la genèse de groupes sans 
« histoire » 5, il s’agira également de dresser les difficultés d’insérer les villes maghrébines 
dans une analyse systémique des mondes urbains des XIXe et XXe siècles6. 

Lucy Hofbauer
 Le  cas  particulier  des  archives  d’architectes  :  histoires  coloniales  et 
histoires  individuelles,  l’architecture  de  Jean‐François  Zevaco  dans  le 
Maroc sous tutelle française. 
L’architecture  de  Jean‐François  Zevaco,  réalisée  au  Maroc  à  partir  de  1947  jusqu’aux 
premières années de l’Indépendance du pays, absorbe les influences les plus diverses de son 
temps ‐ celles du Casablanca de l’après‐guerre, de la Métropole en reconstruction, des 
architectures  Californiennes  et  Sud‐américaines  ‐  et  semble  échapper  à  l’histoire  du 
Protectorat français au Maroc et à son objet d’étude, « l’étude coloniale ». Dénoncée par 
Jean‐Frédéric Schaub pour son manque de transversalité, cette catégorie d’étude ne peut en 
effet  s’appliquer  aux  pratiques  d’un  architecte  soumis  aux  influences  mondiales  de 
l’architecture  moderne,  à  la  vision  sensible  et  personnelle  qu’il  pose  sur  le  pays  qui 
l’entoure,  aux  désirs  particuliers  de  chaque  commanditaire  qui  vient  à  lui  pour  la 
construction d’une villa, d’une station‐service, ou d’un immeuble de bureaux.  
Le dépouillement et l’étude inédits du fonds d’archives de l’architecte permettent de mettre 
en lumière la multiplicité des acteurs et la transversalité à l’œuvre dans le parcours de 
Zevaco. De par sa formation à l’Ecole des Beaux‐arts de Paris, son passage dans l’agence de 
Marius Boyer à Casablanca, les cercles de réflexion marocains et européens qu’il fréquente, 
Zevaco se place au centre de transferts de modèles architecturaux complexes. Dans les 
années 1950, l’arrivée de Michel Ecochard à la tête du Service de l’Urbanisme du Maroc, la 
crise des CIAM et les expérimentations de l’ATBAT‐Afrique dans le quartier des Carrières 
centrales à Casablanca, influencent l’architecte. Membre de la branche marocaine des CIAM, 
le  GAMMA  (Groupe  des  Architectes  modernes  marocains)  et  de  l’UAM  (Union  des 
Architectes  modernes),  Zevaco  répond  aux  préoccupations  régionalistes  des  Congrès 
Internationaux  d’Architecture  Moderne  par  une  approche  critique  de  l’architecture 

3 Corbin, A., Le monde retrouvé de Louis François Pinagot, sur les traces d’un inconnu, 1798‐1876, Paris, Flammarion, 1998, p. 8.
4 Farge, A. Vivre dans la rue à Paris au XVIIIème siècle, Paris, Seuil, 1992, p. 11.
5 Référence inversée au travail de Karima Dirèche qui aborde une histoire sociale d’un groupe sans histoire à partir d’archives bavardes et 
de paroles verrouillées. Dakirat, 11 avril 2006 [En ligne], http://lodel.imageson.org/dakirat/document138.html (consultation décembre 

2011).
6 Schaub, J.‐F., « La catégorie « études coloniales » est‐elle indispensable ? », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2008/ 3, 63e année, 
pp. 625‐646.
8
Moderne.  Il  élève  alors  ces  plus  célèbres  bâtiments  publics,  publiés  dans  les  revues 
internationales d’architecture (le centre de rééducation de Tit‐Mellil, les tribunaux de Ben 
Ahmed et de Mohammedia, les écoles pour la Mission française, etc.). En 1986, dans son 
Histoire mondiale de l’architecture et de l’urbanisme modernes, c’est aussi cette production 
publique que retiendra Michel Ragon, ne mentionnant aucunement ses œuvres privées. 
Tourné vers les modèles théoriques et esthétiques mondiaux et abonné à de nombreuses 
revues  internationales  d’architecture,  Zevaco  est  lui‐même  un  véritable  « vecteur 
d’influence » et active autour de lui de multiples réseaux de circulation d’idées. 
Aux  côtés  de  cette  production  publique,  Jean‐François  Zevaco  répond  à  de  nombreux 
commanditaires privés. L’ouvrage ressource de J.‐L. Cohen et M. Eleb sur Casablanca (1998) 
documente quelques‐uns de ces bâtiments grâce aux différents permis de construire et 
autres sources publiques, et aux entretiens oraux que l’architecte, alors encore vivant, leur 
accorde. Les archives de Zevaco révèlent quantité de constructions privées, villas, hôtels, 
dont l’éclectisme contraste avec la rigueur des bâtiments officiels. L’étude des plans nous 
permet de lire des référents théoriques et des modèles architecturaux très différents de 
ceux  mis  en  œuvre  pour  ses  commanditaires  publics.  Le  modernisme  syncrétique  des 
premières villas qu’il érige pour des promoteurs immobiliers ou des riches clients étrangers 
est nourri tout autant par le cinéma californien que par l’architecture iconique d’Oscar 
Niemeyer au Brésil. A l’Indépendance du Maroc, loin de tout dogmatisme, son langage 
moderne  se  décline  et  s’adapte  aux  exigences  nouvelles  impulsées  alors  par  une  élite 
marocaine, vectrice, également, de nouvelles influences.  
Ainsi, si l’immersion dans l’histoire et la trajectoire individuelles de l’architecte nous invite à 
comprendre les contingences locales et les processus qui ont engendré cette architecture, 
elle nous invite aussi à relire l’histoire coloniale à travers le prisme d’acteurs indispensables 
à la production de ses bâtiments : les commanditaires. Au‐delà de l’étude des doctrines 
architecturales mises en œuvre par les concepteurs officiels des villes marocaines sous 
domination  française,  il  s’agit  ici  de  questionner  le  rôle  des  commanditaires  dans  la 
transformation des villes. C’est à la lumière des archives de Zevaco que peut être analysée la 
dichotomie des formes et du langage architectural à l’œuvre dans les bâtiments publics et 
les bâtiments privés construits par l’architecte. L’analyse de ces différentes propositions 
formelles révèle des référents culturels et théoriques distincts ou opposés, et contribue à 
placer les commanditaires au cœur du renouveau de l’histoire coloniale. 

Charlotte Jelidi
 D’un  dessein  personnel  à  une  politique  institutionnelle :  le  baron 
d’Erlanger et la patrimonialisation de Sidi Bou Saïd et des souks de Tunis 
(modèle, doctrine et relais).  
1915  marque  un  tournant  dans  la  politique  patrimoniale  menée  en  Tunisie  par 
l’administration du protectorat. Pour la première fois, un ensemble architectural médiéval 
est patrimonisalisé7, alors qu’auparavant seules les ruines antiques et quelques monuments 
dits arabes (mosquées, medersas, palais, etc.) retenaient l’attention des pouvoirs publics. 
L’histoire institutionnelle de la conservation des villes anciennes tunisiennes à l’époque 
coloniale est connue. Les structures administratives chargées de cette question, à partir de 

7 Décret du 6 août 1915, Journal officiel du Protectorat, 28 août 1915.
9
Sous la responsabilité de Charlotte Jelidi

19208, ont été étudiées ; l’action du service des Beaux‐arts en particulier et le rôle de ses 
différents chefs ont été retracés. Mais les circonstances de cette extension de la notion de 
patrimoine en Tunisie, par l’intégration de zones bâties anciennes non antiques, n’ont pas 
fait l’objet d’analyse. 
Pourtant, l’étude du moment fondateur qui voit naître un nouvel objet patrimonial est riche 
en enseignements. Elle rend compte d’une initiative privée et de son impact sur l’action de 
l’administration coloniale. En effet, la patrimonialisation de Sidi Bou Saïd, qui augure la 
conservation des souks de Tunis six ans plus tard, puis celle d'autres centres urbains, est le 
fruit  d’un  dessein  individuel,  celui  d’un  esthète  et  conservateur  dans  l’âme :  le  Baron 
Rodolphe d'Erlanger (1872‐1932).  
A  partir  de  documents  conservés  aux  archives  nationales  tunisiennes,  aux  archives 
municipales, mais surtout à partir de l’étude du fonds de la famille d’Erlanger9, largement 
inédit, nous interrogerons la façon dont un baron anglais d’origine allemande a fait adopter 
en partie, en pleine première guerre mondiale et alors qu’il était sous surveillance, le modèle 
patrimonial que Lyautey était en train de forger au Maroc. Nous retracerons la manière dont 
sa doctrine s’est construite, puis diffusée, en s’intéressant aux nombreux relais sur lesquels il 
s’est appuyé, relais tunisiens et français, qui agissent depuis la Tunisie ou parfois depuis la 
métropole.  
Cette histoire, qui croise les politiques patrimoniales du Maroc, mais aussi, de manière plus 
ténue celles de l’Algérie, révèle, d’une part, le fait que ce ne sont pas seulement les carrières 
coloniales au sein de l’Empire français, et en l’occurrence à l’intérieur du Maghreb (celles 
des  administrateurs,  des  architectes,  des  urbanistes  qui  circulent)  qui  facilitent  la 
pollinisation des idées et des doctrines ; mais qu’il existe d’autres vecteurs de circulation, 
d’autres agents de médiation (notamment les revues, les livres). D’autre part, elle met en 
évidence qu’une politique de conservation du patrimoine menée par le Protectorat n’est pas 
toujours la matérialisation de son mode de gouvernement ou sa doctrine. Elle s’élabore 
aussi, parfois, dans les marges, en dehors des institutions (hors champ) ; ici dans les salons 
d’un notable, qui n’est ni français, ni tunisien.  

Nora Lafi
 Approches coloniales de la modernité urbaine ottomane au Maghreb. 
La modernité urbaine ottomane au Maghreb (essentiellement en Tunisie et en Libye, tant en 
Algérie l’occupation coloniale est intervenue avant les principales entreprises impériales de 
modernisation  du  cadre  urbain),  a,  pendant  l’ère  coloniale,  été  soumise  à  une  grille 
d’interprétation, voire revêtue d’un voile de dissolution dans la modernité coloniale, dont la 
prégnance affecte encore de nos jours la compréhension de la forme urbaine et du cadre 
urbain dans cette région. En nuance par rapport à ce qui s’est passé au Levant, où la 
colonisation française a développé un autre rapport à l’héritage impérial, au Maghreb la ville 
« moderne »  a  coïncidé  dans  la  perception  de  sa  nature  même  avec  la  colonisation. 
Pourtant, de Tunis à Tripoli nombreuses furent les initiatives de modernisation du cadre 
urbain, à partir des années 1840. 

8 Date de la protection des souks de Tunis.
9 Ce fonds, conservé au Centre des Musiques arabes et méditerranéennes (CMAM), situé au palais Nejma Ezzohra, 
à Sidi Bou Saïd, est composé de près de 130 cartons. Il s’agit, essentiellement de la correspondance de Rodolphe 
d’Erlanger, de sa femme, de leur fils, ainsi que des manuscrits et brouillions de l’œuvre musicale de baron.
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